Visite de la base navale : des réactions exagérées

  • Dernière mise à jour le 29 juin 2008.

La base navale de Toulon peut être visitée très partiellement depuis quelques jours. Je suis très surpris des réactions que cette ouverture a provoquées, en particulier au sein des syndicats.

La possibilité de visiter la base navale de Toulon depuis cette année a provoqué une levée de boucliers syndicaux.

[...] dans un courrier daté du 20 juin et adressé au ministre de la Défense Hervé Morin, la CGT des établissements DCN de Toulon s’interroge : « Le petit train de Toulon sera-t-il demain le prochain cheval de Troie ? » En clair : faut-il redouter qu’un terroriste ne s’introduise dans le port militaire grâce au petit train ?

Pour étayer ses craintes, le syndicat dénonce « des mesures de contrôle qui mériteraient d’être commentées quand on connaît les mesures qui sont appliquées en matière de contrôles aux salariés qui travaillent sur le site » ou encore « les facilités d’accès offertes à des touristes de tout poil quand l’expérience récente (en fait il y a plus d’un an, ndlr) a démontré qu’un huissier de justice - personnage assermenté - s’est vu refuser un accès bien qu’ayant été mandaté par le TGI de Toulon pour délivrer une convocation à comparaître à la direction de DCNS Toulon ». Source : Var-Matin du 22 juin.

Depuis des années [1], la base navale de Brest peut être visitée par les touristes et les brestois de manière plus "approfondie" qu’à Toulon.

La visite se déroule à pied dans le secteur de Laninon (là où sont amarrés les frégates et les avisos). Des jeunes réservistes encadrent les visiteurs et donnent les explications nécessaires. Cette visite comporte en général celle d’un navire de surface, frégate ou aviso selon les disponibilités. Comme à Toulon, les visiteurs doivent laisser à la porte appareils photo et paquets encombrants.

A Brest aussi, des navires "précieux" sont amarrés : outre les frégates et autres avisos, des SNA y sont fréquemment amarrés... Les mesures de sécurité prises à Brest sont les mêmes qu’à Toulon. Il n’y a donc aucune raison que ces visites, qui se passent à Brest sans problème majeur de sécurité, provoquent à Toulon des problèmes importants.

Peut-être parce qu’elles ont lieu depuis des années, les visites de la base navale de Brest ne provoquent aucune réaction.

L’origine de cette réaction syndicale — provenant de plus du syndicat d’une société privée travaillant pour la marine nationale et non du syndicat représentant les civils de la défense — doit probablement être recherchée du coté du Livre Blanc :

À l’heure où le rythme du renouvellement des navires de surface et autres sous-marins nucléaires d’attaque (SNA) risque de ralentir, le préfet maritime de la Méditerranée a peut-être trouvé un moyen de diversifier l’activité de la base navale de Toulon. Source : Var-Matin du 22 juin.

La possibilité de visiter la base navale de Toulon est, à mon sens, une très bonne chose. Elle permet, aux touristes comme aux toulonnais, de visiter une partie importante de leur ville, interdite d’accès jusqu’à présent. Pour la marine, c’est un bon moyen de présenter ses navires et ses missions, un très bon moyen donc de renforcer le lien Armée-Nation.

Notes :

[1Contrairement à ce qu’indique ce même article, la base navale de Brest peut être visitée au moins depuis une trentaine d’années. La formule actuelle, utilisant des réservistes, date de 5 ou 6 ans. Avant, c’était des jeunes guides, engagés pour l’été, je ne sais pas avec quel statut.