L’ONU devrait voter cette semaine une résolution pour aider à combattre la piraterie au large de la Somalie

  • Dernière mise à jour le 2 juin 2008.

Un projet de résolution finalisé vendredi autoriserait les bâtiments de guerre étrangers à entrer dans les eaux territoriales somaliennes pour capturer et empêcher les actes de piraterie.

La piraterie est endémique le long des 3.000 km de côtes de Somalie, les plus longues d’Afrique. Elles sont proches de routes maritimes importantes reliant la mer Rouge et l’océan Indien.

Les mers entourant la Somalie ont vu plus d’une douzaine d’actes de piraterie, cette année seulement. Mercredi dernier, 2 navires ont été attaqués dans le golfe d’Aden.

Le projet de résolution, que le Conseil de Sécurité devrait approuver lundi, est en partie la réponse aux lettres du secrétaire général Ban Ki-moon et du gouvernement somalien qui demandaient l’aide internationale pour combattre le problème.

La lettre de la Somalie demandait une « aide urgente pour la sécurisation des eaux territoriales et internationales au large de la Somalie pour la navigation et le commerce, » selon le projet.

Ruinée par plus d’une décennie de violence et d’anarchie, la Somalie n’a pas de marine, et un gouvernement provisoire formé en 2004 avec l’aide de l’ONU lutte pour affirmer son contrôle. L’US Navy a mené des patrouilles internationales pour essayer de combattre la piraterie dans la région.

Pendant une période de 6 mois, la résolution autoriserait les états coopérant avec le gouvernement provisoire de la Somalie d’« entrer dans les eaux territoriales de Somalie pour réprimer les actes de piraterie et de vols à main armée en mer.

« Nous sommes très heureux d’aller de l’avant sur cette résolution, » a déclaré Ben Chang, porte-parole de la mission américaine à l’ONU. « Depuis quelques temps, nous avons tous reconnu que l’augmentation de la piraterie a été un problème pour de nombreux pays. ... Nous avons un cadre très clair dans lequel les pays peuvent lutter contre ce fléau.

Auparavant, le président Nicolas Sarkozy avait suggéré que la résolution puisse servir d’exemple pour d’autres régions touchées par la piraterie. Mais jeudi, l’ambassadeur de France Jean-Maurice Ripert a reconnu que le document entrait dans des eaux inconnues et qu’il fallait prendre des précautions, comme de ne pas contredire la Loi de la Mer.

« A ma connaissance, c’est la première fois dans l’histoire de l’ONU que nous essayons sérieusement de lutter contre la piraterie, » a indiqué Ripert.

Le projet final est relativement étroit, puisqu’il demande à Ban et aux états concernés de rapporter au conseil la situation de la piraterie autour de la Somalie et l’efficacité de la résolution.

« Nous allons voir dans quelques mois comment cela se passe, puis nous verrons si nous pouvons la prolonger, » a déclaré un diplomate européen ayant demandé à rester anonyme pour des raisons de protocole. « Nous sommes convaincus que les résultats seront positifs et nous devons le prouver.

Le projet final « appelle les états dont les navires et les avions militaires opèrent en haute mer et l’espace aérien au large de la Somalie à être vigilants face aux actes de piraterie et de vol à main armée. » Il encourage aussi les états à coordonner leurs efforts avec le gouvernement somalien.

La résolution a été présentée au conseil le mois dernier par la France et les Etats-Unis et est soutenue par la Grande-Bretagne, Panama, l’Espagne, la Grèce, la Corée du Sud et le Japon.

Source : PR Inside (Autriche)