Des pirates arrêtés par la Royal Navy pourraient demander l’asile en Grande-Bretagne

  • Dernière mise à jour le 14 avril 2008.

Le Foreign Office a conseillé àla Royal Navy, fléau des brigands en haute-mer jusqu’au 19è siècle, de ne pas arrêter de pirates parce que cela pourrait violer les droits de l’homme.

Les navires militaires britanniques patrouillant dans des eaux infestées par des pirates, comme celles de la Somalie, ont été avertis qu’il y avait aussi un risque que les pirates capturés puissent demander l’asile en Grande-Bretagne.

Le Foreign Office a averti que les pirates renvoyés en Somalie pourraient voir leurs droits violés parce que, selon la loi Islamique, ils pourraient être décapités pour meurtre ou avoir la main coupée pour vol.

En 2005, il y a eu presque 40 attaques de pirates et 16 navires ont été retenus pour obtenir une rançon. Utilisant des armes puissantes, ils tuent, volent et retiennent les équipages des navires en otages. Cette année seulement, les pirates ont tué 3 personnes près des Philippines.

La semaine dernière, des commandos français ont intercepté un groupe de pirates somalien qui avait attaqué un yacht de luxe avec 30 membres d’équipage. Les pirates ont reçu une rançon puis un porte-hélicoptère a envoyé 50 commandos à terre pour arrêter les pirates et récupérer la rançon.

La Grande-Bretagne fait partie d’une coalition qui patrouille dans des zones touchées par la piraterie et les règles de conduite ont troublé les officiers de marine qui croient qu’ils devraient avoir plus de liberté pour intervenir.

La règle a été sévèrement critiquée par un parlementaire conservateur, Julian Brazier, qui a déclaré : “Ces personnes commettent des crimes horribles. La solution n’est pas de détourner les yeux mais de les remettre aux autorités locales. La convention sur les droits de l’homme, à juste titre, n’est pas applicable en haute-mer. C’est un signe pathétique de ce que notre système légal est devenu.”

Un porte-parole du Foreign Office a déclaré : “Ce sont des questions touchant aux droits de l’homme et à ce qui pourrait arriver en de telles circonstances. La principale chose est de s’assurer qu’un incident soit résolu de manière pacifique.”

La règle de conduite est la dernière éclaboussure sur l’image de la Royal Navy. L’an dernier, 15 marins avaient été retenus par l’Iran et humiliés publiquement.

Au 19è siècle, des navires de guerre britanniques avaient pratiquement éradiqué la piraterie alors qu’ils patrouillaient sur les océans. La peine de mort pour piraterie en haute mer est restée en place jusqu’en 1998. La piraterie moderne va de l’agression maritime au vol de navires de commerce pendant que l’équipage est tenu en respect.

Source : The Times (Grande-Bretagne)