La marine nationale cherche désespéremment des recrues de meilleure qualité

  • Dernière mise à jour le 13 avril 2008.

La marine nationale doit recruter chaque année 4.000 hommes et femmes... et ça devient difficile. Le commandant Loïc Finaz, commandant du service d’information sur les carrières de la marine, indique que “pour des fonctions comme l’informatique, le contrôle aérien, la maintenance aéronautique ou la lutte anti-sous-marine, il y a aujourd’hui beaucoup plus d’offres d’emploi que nous ne pouvons en remplir.†Et cela, malgré le fait que la marine reçoit chaque année 18.000 candidats.

“Si on regarde simplement les chiffres, il semblerait qu’il y a 4 candidats pour chaque poste disponible. Mais en les regardant de plus près, on verra que les chiffres sont extrêmement déséquilibrés. Nous n’avons aucun problème du tout pour trouver des officiers, mais il y a un sérieux problème pour le recrutement de personnes d’un certain niveau pour des postes d’officiers mariniers de haut niveau,” a déclaré un officier.

“Les jeunes de nos jours, contrairement à la croyance populaire, ne sont pas du tout aventureux et ne veulent pas passer des semaines en mer en laissant leur petite amie derrière eux. Ils préfèrent avoir un emploi à terre afin de pouvoir être à la maison tous les soirs,” a-t-il déploré.

Et un autre problème risque de se présenter d’ici quelques années.

“Comme vous le savez, les filles ont en moyenne de meilleurs notes que les garçons, donc les candidats de bon niveau pour les postes d’officiers-mariniers tendent à être des jeunes femmes. Nous en avons maintenant plus que d’hommes à se porter candidats. Ce n’est pas un problème en soi puisque nous n’avons aucun quota mais cela va créer un problème lorsqu’elles atteindront la trentaine et qu’elles démissionneront parce qu’elles veulent fonder une famille.”

© ASP Cécile Heslon

“Jusqu’à présent, la marine nationale proposait 35 spécialités différentes. Nous avons décidé de rendre notre offre plus attractive en regroupant ces 35 spécialités en 9 groupes de métiers ouverts aux marins. Nous envisageons de faire la même chose pour les officiers,” explique Finaz.

La marine nationale repense aussi ses exigences de cursus suivi.

“Jusqu’à il y a 2 ans, par exemple, nous pensions que ceux qui voulaient devenir pilote de l’aéronavale devaient être bons en maths. Donc nous donnions systématiquement la préférence à ceux qui avaient un bon niveau scientifique. Maintenant, nous nous sommes rendus compte qu’il était très important d’être bon en anglais et donc, nous avons ouvert le recrutement à ceux qui ont un bon niveau littéraire,” indique le commandant Didier Cosme, responsable du recrutement à Toulon.

Source : Aviation Week and Space Technology (Etats-Unis)