La Marine Australienne doit écarter l’option nucléaire pour ses sous-marins

  • Dernière mise à jour le 2 janvier 2008.

Le gouvernement Australien est sous pression pour écarter les sous-marins nucléaires comme une possibilité pour la Royal Australian Navy.

Le ministère Australien de la défense prévoit d’examiner la faisabilité de sous-marins à propulsion nucléaire dans le cadre de ses études sur la prochaine génération de sous-marins pour remplacer la flotte de Collins à propulsion classique à l’horizon 2025.

The Australian révélait que le ministre de la défense Joel Fitzgibbon avait ordonné que la plannification commence pour le projet de remplacement des sous-marins — le plus long et couteux projet de défense entrepris en Australie.

Les nouveaux sous-marins sont considérés comme essentiels pour contrer une course aux armements attendue dans la région Asiatique puisque l’Indonésie, la Chine et l’Inde cherchent à augmenter leur flotte sous-marine.

La défense indique que toutes les options seront envisagées pour les nouveaux sous-marins et qu’il est trop tôt pour écarter ou retenir quoi que ce soit, y compris la controversée propulsion nucléaire.

Le porte-parole de l’opposition pour la défense, Nick Minchin, a déclaré que le gouvernement devrait immédiatement rejeter l’option de sous-marins nucléaires.

"L’Australie n’a aucune capacité ou expertise dans la construction ou l’entretien de sous-marins nucléaires et les Collins ont prouvé que des sous-marins classiques peuvent effectuer le travail," a expliqué le Sénateur Minchin. "Plutôt que d’avoir un débat qui nous distraie, les Travaillistes devraient simplement écarter tout de suite l’option nucléaire."

Tout en refusant d’écarter l’option nucléaire, M. Fitzgibbon a relativisé l’éventualité d’une flotte de sous-marins nucléaires. "Sans préjuger du résultat des différentes études, je remarque que l’Australie a pû maintenir une avance capacitaire dans le domaine des sous-marins en utilisant des navires à propulsion classique. Je pense que nous serons capables d’en faire de même dans le futur," a-t-il déclaré à The Australian.

Les sous-marins à propulsion nucléaire sont 3 fois plus chers que ceux à propulsion classique (diesel-électrique) et sont plus complexes et couteux à entretenir. Mais ils sont plus rapides que les classiques et peuvent naviguer indéfiniment en plongée sans devoir faire surface tous les quelques jours comme les classiques.

Le président du Submarine Institute of Australia, Peter Briggs, a salué l’engagement du gouvernement à construire une nouvelle génération de sous-marins mais a indiqué qu’ils devraient être classiques.

"Je pense qu’ils devraient écarter l’option nucléaire parce que, franchement, nous n’avons pas de temps pour un tel débat si nous voulons livrer les nouveaux sous-marins d’ici 2025," a expliqué M. Briggs.

"L’Australie n’a aucune industrie nucléaire et aucune installation nucléaire dans nos universités, et donc nous n’avons pas le personnel ou les connaissances nécessaires."

Le directeur exécutif de l’Australia Defence Association, Neil James, a indiqué que la défense avait raison d’examiner l’éventualité d’acheter des sous-marins nucléaires, mais qu’il était improbable que l’option nucléaire soit au final acceptée.

Le projet de remplacement des sous-marins, qui s’étalera sur 17 ans, pourrait couter jusqu’à 25 milliards de AUS$ (14,9 milliards €), selon le centre de réflexion indépendant Kokoda Foundation.

Le ministère de la défense va étudier un éventail d’options futuristes pour les nouveaux sous-marins, qui devraient être capables d’emporter des missiles de croisière à longue portée et des mini-sous-marins futuristes.

Les mini-sous-marins sans équipage pourront être lancés depuis le sous-marin porteur, donnant une protection plus importante tout en augmentant aussi les possibilités d’attaque.

Ces véhicules télécommandés pourront être envoyés à plusieurs kilomètres du navire porteur pour chercher d’autres sous-marins, recueillir du renseignement ou même déposer une équipe de commandos SAS à un endroit secret.

La plannification de la nouvelle flotte va commencer immédiatement avec l’objectif d’obtenir le premier accord pour la phase de conception en 2011.

Source : The Australian