Un nouveau sous-marin d’attaque sur le marché

  • Dernière mise à jour le 5 décembre 2007.

La Russie va présenter son dernier sous-marin d’attaque lors d’une exposition qui se déroule actuellement en Malaisie. Déjàprévu d’être vendu àl’Indonésie, le sous-marin pourrait connaître une importante augmentation de ses ventes si la conception se révélait d’une qualité suffisante et si la Russie pouvait le construire efficacement.

Le St Perterburg
Le premier du projet 677.

La Russie va présenter son nouveau sous-marin d’attaque, l’Amur-1650, à l’exposition Langkawi International Maritime and Aerospace 2007 en Malaisie qui se déroule du 4 au 8 décembre, selon Rosoboronexport, l’exportateur Russe d’armement. Serait aussi présentée une version améliorée du sous-marin d’attaque de la classe Kilo (Projet 636). Même si la qualité de la nouvelle version reste encore à déterminer, un sous-marin d’attaque — que ce soit pour la conception ou la construction — est dans les capacités déjà prouvées de la Russie. Des ventes ont déjà été annoncées à l’Indonésie et au Vénézuela.

Amur 1650

Amur est la désignation export du sous-marin de la classe Lada (Projet 677) destiné à entrer en service dans la marine Russe. L’Amur-1650 et l’Amur-950 sont les 2 premières versions mises sur le marché par Rosoboronexport. Leur coque simple est une évolution significative par rapport à la coque double qui caractérisaient les sous-marins de conception Soviétique (la coque supplémentaire était destinée à rendre le sous-marin plus résistant). Le passage à une coque simple rend l’Amur-1650 beaucoup plus comparable en terme de déplacement à ses concurents Allemands et Français actuellement sur le marché. Les 2 versions de l’Amur pourraient recevoir un module AIP (propulsion anaérobie), bien que la nature exacte du module AIP Russe, ou même s’il est prêt pour des essais, ne soit pas très claire.

L’AIP est désormais disponible sur le sous-marin Allemand U-214, qui est largement exporté et a été vendu à des clients comme Israël et la Corée du Sud. Cependant, même si la classe Amur ne se révèle pas compétitive avec cette option, elle pourrait quand même être intéressante. Les dépenses militaires de l’Indonésie et de la Malaisie ont dernièrement fortement augmenté, et l’Indonésie a déjà commandé 4 sous-marins Kilo et 2 Amur. Dans le même temps, la Russie a de grandes espérances sur les marchés Chinois et Indien.

Rosoboronexport vend les 2 versions de l’Amur et celles de la classe Kilo équipés du missile de croisière anti-navire Club-S (désignation OTAN : SS-N-27 "Sizzler"). Le Club peut être lancé depuis les tubes lance-torpilles, et la phase terminale de son vol est supersonique [1].

Amur 950
Avec 10 tubes verticaux àl’arrière du kiosque.

L’Amur-950 est particulièrement intéressant à cet égard. Equipé de 10 tubes verticaux à l’arrière du kiosque, il serait capable de lancer rapidement une salve de 10 missiles anti-navires (lancer autant de missiles par les tubes lance-torpilles nécessiterait un rechargement, ce qui peut prendre plusieurs minutes). Alors que des sous-marins nucléaires d’attaque Russes et Américains ont été construits avec une telle capacité, c’est la première fois que des tubes verticaux sont installés sur un sous-marin à propulsion classique et que ce sous-marin est mis sur le marché international.

Avec cette capacité de lancer une salve modeste, l’Amur-950 augmente ses chances de réussir une attaque contre une cible bien défendue ; il peut aussi frapper rapidement plus de cibles individuelles tout en minimisant la vulnérabilité du sous-marin. La pensée navale Russe connait depuis longtemps le besoin de pénétrer les systèmes de défense anti-missiles de l’US Navy. Un des moyens que les Soviétiques avaient mis en place était de surcharger le système avec des missiles, et l’Amur-950 peut au moins en partie suivre cette voie.

Cela ne veut pas dire que 10 missiles auraient nécessairement beaucoup de chances de surcharger les défenses d’un croiseur Aegis moderne (à condition qu’il soit à un stade d’alerte suffisament élevé). Mais il ne s’agit pas d’une capacité qu’il faut prendre à la légère ; elle pourrait être considérée comme attractive par des puissances navales dans le cadre d’un défi assymétrique à la domination navale Américaine.

Les tubes verticaux pourraient être encore plus attirants pour l’Inde en particulier, puisqu’ils pourraient un moyen de rendre le missile anti-navire Brahmos viable pour le marché export des sous-marins (la version de base du Brahmos est trop large pour être lancée depuis des tubes lance-torpilles standard de 533 mm, ou même depuis des tubes plus larges de 660 mm). Certaines informations laissent supposer que c’est le projet suivi depuis quelques temps. Cependant, l’Inde — et la Chine — mettent en marche leurs propres capacités de production de sous-marins (et New Delhi ne manque pas de problèmes avec Moscou).

Dans les 2 versions, l’Amur est déjà sur le marché et est bien armé — seulement si la Russie peut les produire efficacement.

Notes :

[1NDT : Cela le rend particulièrement difficile à intercepter par les défenses anti-missiles de la cible.

Source : Strafor (Etats-Unis)