Les sous-marins font partie des projets stratégiques Canadiens

  • Dernière mise à jour le 2 octobre 2007.

La flotte de 4 sous-marins du Canada donne au pays l’assise stratégique et politique dans un monde où les marines modernes se tournent une fois de plus vers la guerre sous-marine, déclare un spécialiste des politiques navales.

"Ce que nous voyons, c’est des joueurs importants comme l’Inde et la Chine qui ont réorienté leur attention vers la mer — ils ont commencé à investir de plus en plus dans des achats navals et ils ont commencé à renforcer leurs forces sous-marines," a déclaré James Boutilier, conseiller politique des Forces Maritimes du Pacifique du Canada. L’Inde possède 16 sous-marins, alors que la Chine en a environ 94, avec différents niveaux de technologie.

D’autres pays plus petits, comme l’Iran, Singapour et le Pakistan, ainsi que les Corées du Nord et du Sud et le Japon investissent aussi dans le développement de sous-marins, a-t-il indiqué.

Il y a ensuite la Russie, qui a maintenu ses capacités de construction sous-marine même après la Guerre Froide, alors que la majeure partie de sa flotte était abandonnée ou délibéremment coulée, a déclaré Boutilier.

"La Marine Russe entre maintenant dans une période de reconstruction," a-t-il indiqué, soulignant les projets d’une flotte de 6 porte-avions à propulsion nucléaire.

Le Canada, dans le même temps, a seulement un de ses 4 sous-marins diesel, touchés par de nombreux problèmes, opérationnel. Si les réparations respectent le calendrier prévu - elles ont déjà été retardées de façon importante — 3 sous-marins devraient être en mer d’ici 2009, déclare la marine.

"Je pense qu’il est généralement établi que le meilleur moyen de chasser des sous-marins, c’est avec des sous-marins, pas avec des navires de surface," a indiqué Boutilier.

Le Canada a conservé une connaissance de pointe dans l’identification et la destruction des sous-marins — une compétence perfectionnée contre les U-boats Allemands dans l’Atlantique au cours de la 2nde Guerre Mondiale, a déclaré Boutilier.

Mais l’attention n’est plus dans l’Atlantique. La région Asie-pacifique a développé les voies de communication les plus utilisées. L’an dernier, les Américains ont déplacé la moitié de leur flotte navale [1] dans l’océan Pacifique.

Le sous-marin diesel Canadien HMCS Victoria — qui devrait naviguer à partir de la base d’Esquimalt (Colombie Britannique) après des réparations terminées vers 2009 — est le premier sous-marin Canadien basé en permanence dans le Pacifique depuis 1974.

L’utilisation des sous-marins est aussi passé des batailles en haute-mer du style “Octobre Rouge” à des missions de renseignement en eaux peu profondes, où la détection est beaucoup plus difficile, a précisé Boutilier.

Les sous-marins diesel du Canada sont considérés comme de technologie "classique", en comparaison de la flotte nucléaire Américaine.

Les sous-marins nucléaires, qui peuvent rester en plongée pendant des semaines, seraient très utiles pour patrouiller dans l’Arctique, a indiqué Boutilier. Les sous-marins du Canada ne pourront pas aller sous la glace parce que la partie diesel de leurs moteurs nécessite que le sous-marin fasse régulièrement surface pour l’alimenter en air. Mais ils peuvent avancer plus silencieusement que leurs homologues nucléaires, a déclaré Boutilier.

La flotte du Canada pourrait patrouiller dans des zones où d’autres sous-marins et navires sont susceptibles de passer pour entrer dans l’Arctique, a précisé Boutilier.

Les sous-marins non-nucléaires les plus modernes construits aujourd’hui ont des systèmes de propulsion indépendants de l’athmosphère, tels que les piles à combustible, qui leur permettent de naviguer en plongée pendant de longues périodes.

La Navy League du Canada a demandé la semaine dernière au gouvernement Canadien d’équiper les sous-marins Canadiens d’une technologie similaire pour qu’ils puissent être utilisés pour patrouiller dans l’Arctique.

Notes :

[1Ndt : il ne s’agit que de la flotte sous-marine.

Source : Times Colonist (Canada)