Les Mistral russes n’auront pas d’engins de débarquement

  • Dernière mise à jour le 4 septembre 2012.

La marine russe et le constructeur français DCNS ne sont pas parvenus à un accord sur une question importante concernant les BPC de la classe Mistral, a indiqué une source informée de l’industrie russe au journal Izvestiya.

Le ministère russe de la défense a rejeté la proposition de DCNS d’équiper les Mistral destinés à la marine russe avec des engins de débarquement.

« Les Français proposaient de fournir des engins de débarquement type L-CAT (construits par la CNIM). Cependant, la marine russe a rejeté cette idée sans en expliquer la raison, » indique la source. Selon le service de presse de l’état-major de la marine russe, aucune décision définitive n’a été prise pour l’instant sur la configuration des BPC Mistral.

« Les choses changent tous les jours. Actuellement, on en est à la définition du calendrier. Mais son contenu est secret, » a expliqué le porte-parole de la marine.

Selon la source, néanmoins, la Russie n’a pas d’autres possibilités que la proposition française. Selon lui, peu avant la signature du contrat des 2 premiers Mistral, le ministère de la défense russe a demandé au constructeur français d’adapter le radier pour pouvoir accueillir les engins de débarquement sur coussin d’air du Projet 12061 Murena, développé par Almaz Central Design Bureau. Cependant, les Murena sont plus larges et plus hauts que les L-CAT et que les LCAC américains et ne peuvent entrer dans le radier des BPC Mistral.

« Même si le radier est modifié pour pouvoir accueillir le Murena, sa capacité d’emport serait réduite. Actuellement, il peut accueillir le char de combat T-72, » a expliqué Vladimir Scherbakov, un expert naval.

L’ingénieur en chef du bureau d’études Almaz, Konstantin Golubev, a précisé que la conception des Murena ne pouvait pas être modifiée en raison du travail nécessaire. Il a rappelé que la construction des Murena était stoppée. Les 3 derniers exemplaires ont été vendus à la Corée du Sud en 2005-2006, rappellent les Izvestiya.

Selon Scherbakov, des engins du Projet 11770 Serna (développés par le bureau d’études Alekseyev) pourraient être utilisés. Le Mistral pourrait en accueillir au moins 2.

« Mais il faudrait effectuer des essais sérieux pour éviter les problèmes rencontrés avec les hélicoptères russes à bord du Mistral. Le Ka-27 n’entre pas dans le hangar, et le Ka-52 ne tient pas sur l’ascenseur, » rappelle l’expert.

Scherbakov a souligné qu’il reste de nombreuses questions en suspend pour la configuration des Mistral russes. Toutes doivent être évoquées lors de la visite à Paris du vice-ministre russe de la défense, Alexander Sukhorukov, à la fin septembre.

Source : RusNavy (Russie)