Doutes sur le lancement de missiles anti-navires depuis un sous-marin taïwanais

  • Dernière mise à jour le 12 juillet 2011.

La presse locale a récemment annoncé que Taïwan avait lancé un missile anti-navire Hsiung Feng 2 depuis un sous-marin Hai Lung (de construction néerlandaise). Cette information semble désormais fausse.

Le 7 juillet, le journal Liberty Times annonçait l’essai du missile, sans confirmation. Ce journal est très lié au Democratic Progressive Party, qui s’oppose à la réunification avec la Chine.

Les sous-marins Hai Lung de Taïwan n’ont « absolument pas la capacité » de lancer des missiles anti-navires depuis leurs tubes lance-torpilles, a déclaré un ancien officier de la marine taïwanaise. « Ils ont même encore des problèmes à simplement lancer des torpilles avec l’ancien système de combat. » Un ancien responsable américain de la défense confirme que le système de combat est dépassé technologiquement.

« Cette technologie nécessite un entretien annuel important et très couteux », a-t-il expliqué.

Taïwan n’a que 2 sous-marins classiques opérationnels, acquis dans les années 80 aux Pays-Bas. Les grands carénages, comprenant une importante modernisation, sont suspendus à l’obtention des budgets nécessaires. Taïwan a aussi 2 sous-marins américains Guppy, datant de la 2è Guerre Mondiale, utilisés pour la formation.

Les Etats-Unis avaient accepté en 2008 la livraison de 32 missiles Harpoon UGM-84L, pouvant être lancés depuis un sous-marin. Mais elle n’a toujours pas eu lieu en raison des retards dans la modernisation des sous-marins et du manque de budget.

« Il est nécessaire de remplacer le système de combat existant pour un nouveau qui permet de lancer les missiles Harpoon. Les tubes lance-torpilles doivent aussi être modifiés. Le nouveau système de combat devra aussi pouvoir lancer de futures torpilles, » a expliqué la source américaine.

Néanmoins, la marine taïwanaise semble préférer un système distinct pour le lancement des missiles Harpoon ou Hsiung Feng. Ce choix provoque de problèmes parce que toutes les interactions entre la torpille et le missile devront être « manuelles et pas automatisées, ce qui signifie perte de temps, de poids, d’efficacité, sans oublier que le missile serait lancé avec des données moins précises », a-t-il ajouté.

Source : Defense News (Etats-Unis)