L’USS Scranton teste avec succès un drône sous-marin

  • Dernière mise à jour le 10 mars 2006.

Le sous-marin d’attaque USS Scranton (SSN 756) a testé avec succès le guidage et l’amarrage d’un système de drône sous-marin lors d’essais àla mer en janvier 2006.

USS Scranton
Le sous-marin d’attaque USS Scranton (SSN 756), de la classe Los Angeles, ici en photo lors d’entraînement avec la marine pakistanaise en juin 2005 dans le golfe Persique.

Les 2 drônes UUV [1] utilisés pour ces essais font partie du système de reconnaissance de mines à longue distance AN/BLQ-11, qui a été conçu pour permettre aux sous-marins de mener des opérations clandestines de rechcherche et de localisation des mines.

“Ces essais ont démontré plusieurs capacités importantes d’un système de drône lancé depuis un sous-marin,” a indiqué le Capt. Paul D. Ims Jr., responsable du programme des drônes au bureau de la Guerre des Mines [2]. “On peut citer la capacité du sous-marin de préparer et de lancer un drône autonome par ses tubes lance-torpilles, la possibilité de fixer un rendez-vous entre le sous-marin et le drône et celle de contrôler le drône par un système de communication acoustique sous-marin.”

Selon Ims, de nombreux tests de guidage ont été effectués avec des configurations légèrement différentes pour vérifier les possibilités du drône de s’amarrer à un système de récupération fixé sur un tube lance-torpilles. Le résultat final était le premier amarrage réussi à la mer du véhicule à un sous-marin en plongée.

“C’est un grand pas en avant,” a souligné Ims. “La Navy réalise des progrès significatifs dans le développement de véhicules sous-marins sans pilote, spécialement dans le domaine de la reconnaissance, de la surveillance et de la lutte contre les mines.”

“Nos programmes de drônes se concentrent sur la fourniture de systèmes abordables, modulaires et autonomes avec une architecture ouverte.”

Après que le drône ait été lancé depuis le tube lance-torpille du sous-marin, il suit une route passant par des points préprogrammés. Pendant ce temps, le sous-marin se dirige vers le point de rendez-vous avec le drône. Un sonar guide le drône vers le bras de récupération, un mécanisme d’amarrage unique qui prolonge un tube lance-torpille supérieur du sous-marin. Après que le drône ait été capturé, le bras de récupération le guide dans le tube inférieur puis rentre dans le sous-marin.

“Réussir le premier amarrage en mer d’un drône avec un sous-marin a été le résultat d’efforts continus de la part du Scranton et de l’équipe de programme,” a indiqué le Cmdr. Mike Quinn, le commandant du Scranton. “Les missions des sous-marins visent de plus en plus à fournir en temps réel des renseignements utilisables. La possibilité de lancer et de récupérer des drônes sous-marins réutilisables et autonomes, avec des charges utiles adaptées à chaque mission va améliorer notre capacité à fournir aux commandants de théâtre l’information dont ils ont besoin pour les opérations de la force.”

“Des améliorations dans l’autonomie — l’intelligence artificielle qui permet au drône de fonctionner sous l’eau sans contact avec des opérateurs humains — va permettre aux drônes d’accomplir des missions très sophistiquées avec des charges utiles complexes,” a ajouté Ims.

Les essais ont permis de tester les technologies possibles pour des drônes complètement autonomes. Une fois lancé, il n’y a plus de fils les reliant au sous-marin. Le drône peut surveiller et contrôler sa position en utilisant des systèmes sophistiqués de navigation inertielle et des récepteurs GPS. Des sonars pointés sur l’avant et les côtés permettent d’éviter les obstacles. Les communications sont réalisées par des systèmes de communication acoustiques et UHF par satellite.

Une moyenne de 10 sous-marins d’attaque sont déployés, effectuant diverses missions en relation avec la sécurité nationale et la guerre contre le terrorisme. Les drônes sont juste l’un des multiples moyens que les sous-marins apportent.

“Les véhicules sous-marins sans pilote vont augmenter la portée des sous-marins, dans la profondeur et la largeur du champ de bataille littoral,” a déclaré Ims. “Agissant comme un senseur clandestin, mobile et autonome, relié au réseau global d’information, le drône va améliorer d’une manière sans précédent la connaissance du champ de bataille.”

La diversité et la complexité des missions qu’un drône peut accomplir va fournir aux commandants de zone un outil très utile dans le Renseignement, la Surveillance, la Reconnaissance et d’autres opérations littorales.

“Les drônes vont jouer un rôle majeur pour garantir l’accès au littoral et permettre aux forces américaines de projeter leurs forces depuis la mer sur des objectifs terrestres,” a indiqué Ims.

“Les fonctions de contre-mesure contre les mines et celles de renseignement, surveillance et reconnaissance seront livrées en premier, suivies par l’extension à d’autres types de missions au travers du développement de charges utiles modulaires,” a-t-il ajouté. “Les drônes vont permettre à la force sous-marine d’accéder à un champ de bataille littoral qui est trop peu profond pour les sous-marins ou inaccessibles pour d’autres raisons.”

“Avec la possibilité d’être connecté à FORCEnet [3], les drônes seront un amplificateur de force, permettant à un seul sous-marin de fournir une présence clandestine à de multiples endroits.”

Plusieurs leçons critiques ont été apprises durant ces tests, y compris la gestion de l’interaction qui survient lorsque le drône s’approche très près puis s’amarre à un sous-marin en plongée, l’intégration des systèmes de drônes dans le sous-marin et les performances des systèmes de communication acoustique et de guidage du drône.

Toutes ces leçons sont utilisées pour continuer le développement des drônes sous-marins pour les forces sous-marines d’aujourd’hui en étudiant les futures capacités et technologies de la prochaine génération de drônes sous-marins.

“Des avancées dans les logiciels d’autonomie, les systèmes d’énergie, la conception des senseurs et la technologie informatique rendront possible de doter des drônes sous-marins plus petits et moins chers, de capacités toujours plus grandes,” a expliqué Ims.

“Ces améliorations vont aussi permettre à un drône d’une taille donnée d’avoir une endurance plus grande ou d’emporter une charge utile plus lourde,” a-t-il continué. “Les systèmes de véhicules sans pilote doivent employer des matériels et des logiciels modulaires, et une architecture système ouverte qui permet l’insertion rapide et bon marché de nouvelles technologies et de nouvelles charges utiles.”

“Les applications de cette technologie et de cette capacité au sein des forces sous-marines sont sans limite,” a ajouté Quinn.

Notes :

[1Unmanned Undersea Vehicle : véhicule sous-marin sans pilote.

[2Program Executive Office for Littoral and Mine Warfare.

[3Réseau reliant tous les participants, y compris les sous-marins, aux opérations de combat.

Source : US Navy