Des femmes affectées sur des sous-marins français : un jour ..., peut-être

  • Dernière mise à jour le 25 février 2010.

Les Etats-Unis ont lancé en début de semaine le processus qui pourrait, d’ici un an ou 2, conduire pour la première fois à l’affectation d’une femme sur un sous-marin nucléaire, appartenant à l’une des grandes marines mondiales. La Royal Navy, poussée par des pressions politiques très fortes, pourrait elle aussi déclencher cette révolution dans les équipages de ses sous-marins nucléaires.

La marine nationale n’autorise pas, elle non plus, les femmes à être affectées sur sous-marin. On pouvait s’interroger : le changement de politique qui s’annonce dans ces 2 marines anglo-saxonnes, pourrait-il conduire à un changement en France ?

A l’état-major de la marine, on indique ne pas avoir de raison particulière d’autoriser l’affectation de femmes sur sous-marin, car la situation actuelle — en terme de recrutement en particulier — ne le justifie pas.

La marine nationale rappelle aussi que, plus que pour des affectations sur bâtiment de surface, la formation est longue et couteuse. Or, il semble que de nombreuses femmes affectées sur bâtiment de surface choisissent, vers l’âge de 30 ans, de ne plus naviguer pour se consacrer à leur famille, ce qui ne permet pas de rentabiliser la formation.

Cependant, des femmes pourraient tout de même être affectées à terme, en raison de la forte féminisation (près de 80%) du personnel de santé. La marine explique que, dans ce cas, et pour éviter l’isolement à bord d’une femme seule, d’autres femmes seraient affectées.

En ce qui concerne le type des sous-marins sur lesquelles ces affectations pourraient avoir lieu, la situation est très claire :
 les SNA actuels ne sont absolument pas adaptés et ils sont en fin de vie. Ils ne seront donc pas modifiés.
 les SNLE actuels ne peuvent actuellement pas le faire. Cependant la marine explique y réfléchir et précise que ces éventuelles modifications prennent du temps. Il est en effet fort probable que, comme pour les SNLE américains, l’ampleur des travaux à effectuer nécessite d’attendre une période d’entretien de grande durée (IPER),
 les futurs SNA (type Baracuda) sont conçus pour pouvoir embarquer des femmes à leur bord.

Au delà de la question de savoir s’il faut autoriser des femmes à embarquer sur sous-marins, se pose aussi la question de savoir s’il y aurait beaucoup de candidates.

Interrogée sur cette question alors qu’elle était encore ministre de la défense, Michèle Alliot-Marie avait indiqué que, pour sa part, elle ne l’envisageait pas. Et la question lui avait été posée à la fin d’une visite de SNLE, au cours de laquelle elle avait pu constater par elle-même les conditions de vie des sous-mariniers.

Enfin, avant de prendre une telle décision, il faut aussi se demander quelles seraient les conséquences sur le recrutement de sous-mariniers masculins.