Quand les marines française et russe s’entraînent ensemble (2è partie)

  • Dernière mise à jour le 13 février 2010.

Lorsque des bâtiments de 2 marines s’entraînent ensemble, ou lorsque des officiers d’une marine embarque sur un bâtiment d’une marine étrangère, ils rédigent un compte-rendu détaillé de toutes les informations qu’ils ont pu obtenir, des enseignements qu’ils en ont tiré, en particulier en ce qui concerne les différences de méthode entre les 2 marines.

Sommaire

B. Le navire

1. "Présence à bord de matériaux inutiles et potentiellement dangereux »

Les officiers Français constatèrent la présence à bord du destroyer russe d’un grand nombre de :
 Grands miroirs (pouvant se briser lors d’explosions et sérieusement blesser les marins debout à proximité, les éclats étant potentiellement dangereux) ;
 Surfaces en plastique et en bois (facilement inflammables et dégageant des fumées toxiques).
Le sauna est potentiellement dangereux.

Dans la Marine française, la présence sans justification d’objets et produits dangereux est catégoriquement et rigoureusement contrôlée. [1]

2. "Ponts glissants : ponts extérieurs et espaces intérieurs".

Les ponts d’acier sont très glissants, surtout lorsqu’ils sont mouillés ou recouverts de sel. Il est facile de tomber et de se blesser gravement lorsque le navire tangue. Les invités français ont souvent glissé. Les ponts des navires français (ainsi que ceux Américains, britanniques et norvégiens) sont recouverts d’une peinture rugueuse qui réduit les glissements, même lorsqu’ils sont mouillés. Les échelles ont aussi un revêtement spécial, un peu comme du carton, qui limitent les glissements.

3. "De nombreux ordres issus par haut-parleur"

Sur le Tourville, seul le réveil et les ordres pour les exercices incendie et homme à la mer furent annoncés par haut-parleur. Toutes les manœuvres en mer, y compris le changement de bordée, sont exécutées sans ordres. L’équipage exécute lui-même le programme d’activités de la journée. [2]

4. « La détection radar de cibles aériennes ne fonctionna pas tout le temps »

Les radars veille air et veille surface des navires français sont activés en permanence, surveillant la situation air et surface. [3] Sur navire russe, le radar de veille air était périodiquement éteint. Par conséquent, un Nimrod britannique et un hélicoptère civil Britanniques furent détectés seulement après avoir exécuté un survol à basse altitude.

5. "Il n’y a pas de méthode claire et accessible pour informer l’équipage »

Les officiers de liaison Russes furent invités aux briefings journaliers pour les officiers du Tourville et du Latouche-Tréville. Ces briefings couvrent : Prévision météo, disposition des forces étrangères dans la zone de navigation, le plan d’activités pour la journée et un plan d’activités provisoire pour le lendemain, les exercices prévus, et un rapport sur l’état des approvisionnements et de l’armement. L’information fut présentée par présentation Powerpoint, avec des photos intéressantes prises ce jour-là. L’équipage pouvait suivre le briefing sur une télévision dans le couloir central.

Sur le destroyer russe, il y eut 2 briefings similaires chaque jour. L’information ne fut fournie qu’à l’état-major, à l’aide de cartes. Les officiers de liaison français ne furent pas invités. Aucune information ne fut transmise à l’équipage.

6. "Hygiène à bord du navire »

A bord du Tourville, malgré ses trente ans, il y eut toujours de l’eau chaude et de l’eau froide dans tous les postes et toutes les douches. [4] Le Tourville produit environ une centaine de tonnes d’eau chaude par jour.

Les officiers français furent surpris de voir qu’à bord du le plus moderne de la flotte russe, il n’était même pas prévu de fournir de l’eau chaude aux cabines, et que l’eau froide était disponible une fois par jour pendant dix minutes. L’équipage entier (450 personnes) ne prenait de douche qu’une fois tous les dix jours, sur une plage de huit heures, chaque homme disposant de trois a quatre minutes dans la douche. Les officiers français notèrent l’apparence de poux chez les marins russes. À la fin du déploiement, on retrouva des poux chez les marins. [5]

Traduction : Fabrice

La suite

Notes :

[1Gros point d’exclamation dans la marge, écrit a la main

[2Point d’exclamation manuscrit

[3Point d’exclamation manuscrit

[4"Pas de commentaire !!!" écrit dans la marge

[5Point d’exclamation dans la marge