Des premiers navires accostent dans le port détruit de Port-au-Prince

  • Dernière mise à jour le 20 janvier 2010.

Les navires sont finalement de retour dans le port de Port-au-Prince : un premier cargo, le Crimson Clover a accosté à quai, devenant le premier à accoster dans le port depuis que de larges parties ont été détruites par le tremblement de terre.

Contrairement à ce qui se passe à l’aéroport, où des responsables américains et français se disputent les droits d’atterrir sur la piste congestionnée, le port est un modèle de coopération franco-américaine. Il est mis en œuvre à la fois par des Gardes-Côtes américains et des gendarmes français, ainsi que des marins des 2 pays.

Le déchargement des navires restera un problème, puisque les grues se sont effondrées dans l’eau, et que les routes d’accès sont fortement endommagées. Seuls 228 des 1.350 m de quai ont pour l’instant été estimés sûrs, et la capacité est fortement limitée par le nombre de véhicules autorisés sur le quai.

“Le quai a été endommagé par le tremblement de terre, mais il est opérationnel,” explique le Captain Mike Pierno des Gardes-Côtes américains. “Nous autorisons les camions seulement à conduire sur le côté ouest du quai, et un seul à la fois pour éviter d’autres dégâts.”

Des équipes de plongeurs des marines française et américaine ont passé des jours sous l’eau pour vérifier que les chenaux d’accès sont dégagés et que le quai de béton est en assez bon état avant d’autoriser la venue du Crimson Clover.

“Les profondeurs sous l’eau n’ont pas changées, et, du point de vue des obstructions, c’est relativement clair,” indique le Captain Dale Fleck, qui dirige l’équipe de plongeurs. “Mais il y a eu des dégâts aux piliers qui soutiennent le quai, et ils ont besoin de réparations. Cela prendra environ 30 jours.”

Peu après le Crimson Clover, un bâtiment de la marine nationale, le Francis Garnier a accosté pour débarquer des ambulances, des pelles mécaniques et 60 militaires. Il a été accueilli dans le port par les troupes américaines, qui ont frénétiquement chercher à trouver un collègue parlant la langue des nouveaux arrivants.

C’est une énorme différence par rapport à l’aéroport, où Médecins Sans Frontieres s’est à nouveau vue refuser l’autorisation d’atterrir. L’avion, transportant 12 tonnes de matériel médical, a été détourné après avoir tourné 3 fois au-dessus de la piste surchargée.

“5 vols de MSF se sont vus refuser l’autorisation d’atterrir à Port-au-Prince. 5 patients sont morts par manque des matériels médicaux que cet avion transportait”, explique Loris de Filippi, coordonnateur de MSF à l’hôpital Choscal de Cité Soleil. “Je n’avais jamais rien vu de tel auparavant.”

Source : The Independant (Grande-Bretagne)