Qui est derrière les articles dénonçant l’accord France-Brésil sur la vente de sous-marins ?

  • Dernière mise à jour le 28 août 2009.

Décidément, la presse brésilienne en général, et le quotidien O Globo en particulier, n’apprécie pas l’accord France-Brésil sur la vente de sous-marins. Mais chaque publication d’article est immédiatement suivi par un communiqué de presse incendiaire de la marine brésilienne rétablissant les faits. On peut donc s’interroger sur la compétence des journalistes brésiliens qui persistent à utiliser des éléments dont il a été démontré qu’ils étaient faux. A moins qu’ils ne soient instrumentalisés par un acteur extérieur dont l’objectif serait de faire capoter l’accord...

L’article publié par O Globo, dont il est question dans ce communiqué de la marine du Brésil, est disponible en version française.

Monsieur le rédacteur en chef,

A la suite de la publication de l’article “Sous-marins, un article contrarie Jobim”, publié le 26 aout dans le quotidien “O Globo” dans lequel le Programme de Développement de Sous-marins est abordé, la marine du Brésil éclaircit les points suivants :

Pour commencer, il est important de souligner qu’une fois de plus, le journaliste José Meirelles Passos a préféré ne pas consulter au préalable la marine du Brésil, pour une lecture correcte des budgets en relation avec le sujet abordé, ce qui l’a conduit à donner à ses lecteurs des informations confuses.

En effet, il convient au préalable d’éclaircir que le processus d’achat des sous-marins a commencé en 2005, impliquant tant les Français que les Allemands.

Après avoir écarté la proposition allemande, et alors que les discutions contractuelles étaient en cours avec la France, depuis mai 2008, les Allemands ont envoyé une lettre le 6 aout 2009, sans aucun détail technique et après que tout le contrat ait déjà été discuté et signé avec les Français le 23 décembre 2008, et seulement un mois avant son entrée en vigueur.

Cette façon de faire est simplement un acte de peu de valeur et ne peut pas être pris en considération.

Au cours des 2 ans de négociations, les Allemands n’ont jamais accepté de discuter de transfert de technologie — en partie, parce qu’ils ne disposent pas de la technologie de conception de la coque pour le sous-marin à propulsion nucléaire — et n’ont jamais réussi à obtenir le soutien du gouvernement allemand pour ce programme.

Il doit aussi être souligné que, en février 2008, lors d’une rencontre avec le commandant de la marine brésilienne, les représentants de l’entreprise allemande HDW ont été interrogés par lui pour savoir si le gouvernement allemand appuierait et avaliserait l’accord, comme cela a été fait par le gouvernement français. La réponse des représentants allemands a été que, malheureusement, ils ne pouvaient pas donner cette garantie et qu’ils reconnaissaient l’avantage de la proposition française qui, en résumé, est un “Accord entre États” et pas un simple contrat commercial entre une marine et un chantier naval constructeur, ce qui est le cas de la proposition allemande.

En ce qui concerne l’affirmation par le journaliste que la proposition française est bien plus chère que l’allemande et, malgré les informations déjà communiquées par la marine, qui démentent et les chiffres publiés par le journaliste, nous répétons à nouveau que le sous-marin classique Scorpène coutera 415 millions € alors que la proposition allemande pour des sous-marins U-214 est de 450 millions €.

Il faut aussi faire remarquer que, le 2 juillet dernier, HDW a signé un contrat avec la marine turque pour fournir 6 sous-marins de cette classe au prix unitaire de 430 millions €. Donc, encore une fois, les chiffres et les informations exactes contredisent l’auteur de l’article.

En ce qui concerne le sous-marin à propulsion nucléaire, la marine du Brésil s’est déjà prononcée en indiquant que son prix serait de 2 milliards €, très similaire au français “Barracuda”, de 1,9 milliard €. Il convient de souligner que notre prix comprend le cout du développement du projet, alors, dans le cas du sous-marin français, il s’agit seulement du cout unitaire de construction.

Finalement, nous soulignons que la proposition allemande du 6 aout dernier, faite après avoir eu connaissance en détail des éléments de la proposition concurrente, démontre une tentative de changement de position, puisque, jusqu’à cette date, la position allemande était un refus de tout transfert de technologie.

Enfin nous faisons remarquer l’utilisation dans la proposition allemande de la phrase “… transférer à la marine brésilienne la technologie de conception de sous-marin pour le développement de son propre grand sous-marin qui pourra recevoir la propulsion nucléaire…”. Cette expression est correctement employée, puisqu’il est public et notoire que l’Allemagne n’est pas en conditions d’utiliser la phrase “son propre sous-marin à propulsion nucléaire”.

Cordialement,

Le centre de relations publiques de la Marine du Brésil

Source : Poder Naval (Brésil)