Sous-marin nucléaire brésilien : la presse poursuit sa campagne de désinformation

  • Dernière mise à jour le 23 août 2009.

Suite à la publication d’un article intitulé “Soupçons nucléaires”, publié le 18 aout, au sujet du Programme de Développement de Sous-marins, la marine brésilienne apporte les précisions suivantes :

Bien que l’article commence en affirmant “Il a été beaucoup démontré l’insuffisance de garantie que la France ne transférera pas de technologie nucléaire au Brésil”, l’auteur n’apporte aucune information qui corrobore son affirmation, élaborant seulement une espèce de théorie de la conspiration.

En partant d’un transfert de technologie de la France vers Israël, pour la fabrication de matériels nucléaires, l’auteur, sans se préoccuper de la différence abyssale entre “matériels nucléaires” (bombe atomique) et “propulsion nucléaire” (usage pacifique de l’énergie nucléaire), indique à nouveau, comme exemples de nucléarisation illégale, ce qui s’est peut-être passé entre les Etats-Unis et le Pakistan d’un coté et entre l’Inde et l’Union Soviétique de l’autre. Dans tous les cas cités, le thème concerne la prolifération d’armes nucléaires.

Ensuite, revenant au cas de l’accord Brésil-France, il reconnait qu’il indique, explicitement, qu’il n’y aura aucun transfert de technologie nucléaire, avant, immédiatement, d’indiquer que “beaucoup ont vérifier l’insuffisance d’une telle garantie”. Lamentablement, la “constatation” s’épuise dans sa propre affirmation, puisqu’il ne présente aucune preuve à l’appui de ses suppositions.

Ensuite, il insiste à prétendre, malgré les multiples précisions de la marine brésilienne, que le prix d’un sous-marin Scorpène est d’un milliard €. Il affirme aussi que “ce sont des sous-marins petits et simples, d’1,5 tonne”. Comme il ne cite aucune source, cela doit indiquer qu’il est un spécialiste des sous-marins. Cependant, il convient de préciser que le Scorpène est le sous-marin classique le plus moderne et le plus sophistiqué existant, qui utilise une coque et des systèmes (de combat ; de contrôle automatique de plateforme, d’automatisation et autres) conçus spécifiquement pour la classe Barracuda, la plus récente classe de sous-marins nucléaires d’attaques français. Et son déplacement est de 1.870 t, au lieu de la “1,5 t” indiquée.

Et les autres affirmations concernant des décisions antérieures du haut-commandement de la marine sont contredites par ce qui a été rendu public par l’Institution et qui, avec certitude, doit être connu par le journaliste, ce qui rend inutile la poursuite de l’analyse de son texte.

Encore une fois, peut-être cela vaut-il la peine de lui rappeler les faits suivants, concernant la politique de sauvegarde nucléaire de son propre pays :
 Depuis 1992, le Brésil a placé toutes ses installations et matériaux nucléaires sous la protection de l’ABACC (Agência Brasileiro Argentina de Controle e Contabilidade de Materiais Nucleares), qui, à partir de 1994, ont été contrôlées en commun avec l’AIEA (Agence Internationale de l’Energie Atomique),
 Le Brésil a signé et - ou mis en vigueur tous les traités importants dans le domaine de la non-prolifération nucléaire, à savoir :
— a) L’accord bilatéral avec l’Argentine sur l’utilisation exclusivement pacifique de l’énergie nucléaire ;
— b) les amendements au Traité de Tlatelolco (en coordination avec l’Argentine et le Chili), qui ont permis l’entrée en vigueur de cet accord, qui interdit les armes nucléaires dans la région ;
— c) l’accord quadipartite, qui établit le régime de sauvegarde avec l’AIEA ;
— d) le Traité de Non-Prolifération Nucléaire (TNP).