Vente de Scorpène au Brésil : la marine brésilienne répond à la presse

  • Dernière mise à jour le 16 juillet 2009.

Construction de sous-marins : Réponses du ministère brésilien de la défense, basées sur les éléments fournis par la marine du Brésil, aux rédacteurs en chef des journaux “O Globo” et “Folha de São Paulo”.

Monsieur le rédacteur en chef,

Suite aux reportages concernant le projet de sous-marin nucléaire brésilien, publiés récemment par votre journal, le Ministère Brésilien de la Défense déclare :

Il n’est pas possible de faire des comparaisons entre l’accord Brésil - France et la proposition de l’entreprise allemande IKL [1].

La proposition allemande concerne seulement la construction de 2 sous-marins classiques (propulsion diesel-électrique), sans évolution vers un sous-marin nucléaire, puisque l’Allemagne n’en produit pas (elle détient une part de 0% sur ce marché). De même, il n’y aurait aucun transfert de technologie pour la conception, ni dans la maintenance, mais seulement pour la construction, et de façon limitée. La “section avant” (proue) des sous-marins brésiliens actuels a été construite en Allemagne et la maintenance des systèmes de combat est effectuée en présence de techniciens allemands.

La proposition française comprend la construction, au Brésil, de 4 sous-marins classiques, qui serviront pour la qualification du pays dans le développement d’un sous-marin à propulsion nucléaire, avec les transferts de technologie, tant pour la construction, que pour la conception du projet, y compris de ses systèmes de combat. Cette proposition comprend aussi la conception et la construction d’un arsenal dédié à la construction de sous-marins nucléaires (et classiques) et d’une nouvelle base navale, pouvant accueillir les sous-marins nucléaires. La partie nucléaire du sous-marin sera intégralement nationale, développée par la Marine du Brésil.

En ce qui concerne la construction d’un nouvel arsenal et d’une nouvelle base navale, elle est prévue depuis 1993, dans la région de Sepetiba, ce qui rend sans motif l’accusation d’être “imposée” par les Français. Considérer que ces travaux seraient inutiles, implique d’ignorer que les sous-marins nucléaires doivent être construits dans des arsenaux dédiés et qu’ils nécessitent des exigences techniques et environnementales relativement spécifiques, que, aujourd’hui, ne sont pas réunies par aucun des arsenaux existants au Brésil. De même, la base actuelle des sous-marins classiques, dans la Baía de Guanabara, n’a pas une profondeur suffisante pour accueillir un sous-marin de ce type.

Le Brésil a exigé que la base et l’arsenal soient construit par une entreprise brésilienne, à charge du responsable du projet, la compagnie française DCNS, de choisir, librement, son partenaire, et c’est l’entreprise Odebrecht qui a été choisie. Indépendamment de qui aurait été le responsable du projet, il n’y aurait pas eu d’appel d’offres, compte-tenu de la nécessité de protéger certaines informations sur le projet (installations nucléaires militaires, incompatibilité avec la diffusion publiques des informations exigées par un appel d’offres).

Rappelons que la coque du Scorpène a déjà la forme typique d’un sous-marin nucléaire et qu’il est équipé de technologies développées pour le projet Barracuda, une nouvelle classe de sous-marins nucléaires d’attaque français, actuellement en construction. La Marine du Brésil dispose, de plus, d’une importante documentation qui montre le degré élevé de satisfaction de la Marine chilienne avec les Scorpène classiques que ce pays met en œuvre.

José Ramos Filho, Coordinateur de communication sociale, Ministère Brésilien de la défense

Notes :

[1Ingenieur Kontor Lübeck. Nom donné en Amérique du Sud à l’entreprise allemande Howaldtswerke-Deutsche Werft.

Source : Poder Naval (Brésil)