Des études pourraient conduire à la fin des journées de 18 heures sur les sous-marins américains

  • Dernière mise à jour le 27 avril 2009.

Depuis les années 60, les sous-mariniers américains suivent généralement une journée de 18 heures en mission, un style de vie sous-marine au rythme journalier lié aux repas et à l’éclairage artificiel.

Mais l’US Navy pourrait y mettre fin, revenant au cycle de 24 heures. Des études suggèrent que le rythme actuel peut diminuer la performance et provoquer des problèmes de santé.

Des études ont en effet monté que, même sans montre et sans la lumière du soleil, la biologie humaine est mieux adaptée pour des cycles de 24 heures. Passer à des journées de 18 heures peut créer des conditions similaires au décalage horaire, explique le Lt. Christopher Steele, le chef de l’équipe de chercheurs sur les problèmes de fatigue au Submarine Medical Research Laboratory dans le Connecticut.

“C’est comme voler des USA vers Paris tous les jours,” indique Steele en parlant de la journée de 18 heures. “Malheureusement, cela provoque des rythmes imprévisibles pour la vigilance.”

Steele et d’autres chercheurs de son laboratoire prévoient de participer cette année à un déploiement de longue durée pour étudier la réaction des sous-mariniers à divers rythmes de sommeil.

Les hauts responsables de la Navy ne prendront aucune décision avant la fin de l’étude.

La journée typique d’un sous-marinier américain comporte 6 heures de quart, 6 heures d’autres activités et 6 heures de sommeil.

Auparavant, des études plus courtes menées l’an dernier à bord du SNLE Maryland et du SNA Pittsburgh suggèrent que diviser la journée de 24 heures en 3 quarts de 8 heures conduisait à de meilleures performances, indique Steele.

D’autres cycles de 3 jours plus complexes ont aussi été étudiés mais sans succès, a précisé Steele.

Sans rythme optimal de sommeil, les marins peuvent avoir de niveau de vigilance moins élevée, des temps de réaction allongés ou de l’irritabilité, a souligné Steele.

Les recherches de Steele sont basées sur l’étude des rythmes circadiens, les fluctuations biochimiques et physiologiques que le corps humain connait chaque jour.

Par exemple, le corps produit une hormone, la mélatonine qui suit un cycle de 24 heures avec un pic pendant le sommeil profond. Et des études ont montré que la production quotidienne de mélatonine ne peut être synchronisée avec une journée de 18 heures, a ajouté Steele.

La journée de 18 heures pourrait avoir aussi des conséquences sur la santé des sous-mariniers. La rupture chronique des rythmes circadiens peut accroitre le risque de maladie cardiaque, de diabète, hypertension et obésité, selon une étude publiée le 2 mars par des chercheurs de l’Université d’Harvard. L’étude concernait les rythmes de travail de travailleurs civils.

Source : Navy Times (Etats-Unis)