La Royal Navy a laissé 99 marins mourir pour ne pas endommager un sous-marin en détresse

  • Dernière mise à jour le 6 avril 2009.

Selon un nouveau document récemment découvert, l’équipage d’un sous-marin de la Royal Navy a été condamné à une mort lente en 1939 parce que l’Amirauté avait décidé qu’il était plus important de sauver le sous-marin que les 99 membres d’équipage bloqués à l’intérieur.

Le HMS Thetis était partiellement remonté en surface, alors que les membres de l’équipage étaient encore vivants. Les sauveteurs auraient pu les sauver en seulement 5 minutes en perçant des trous dans la coque. Un trou plus large aurait alors pu être percé pour les laisser sortir.

Mais l’Amirauté Britannique a refusé de permettre le sauvetage parce que la coque aurait été affaiblie de manière définitive.

A l’époque, en juin 1939, la Seconde Guerre Mondiale s’approchait et le sauvetage du sous-marin a été jugé plus important. Après être resté bloqué pendant 50 heures dans leur tombe de métal dans la baie de Liverpool, tout l’équipage est mort, asphyxié par le monoxyde de carbone, tué par leur propre respiration. Ce fut la pire catastrophe qu’ont connu les sous-marins de la Royal Navy en temps de paix.

Dans les archives nationales, un mémo signé par Sir John ‘Jock’ Colville, le secrétaire privé du Premier Ministre Neville Chamberlain, daté du 9 février 1940, a été retrouvé. Faisant référence au découpage d’un trou dans la coque, Colville écrit : ‘Cela n’a été tenté avant que l’affaire devienne désespérée, afin que le sous-marin soit aussi peu endommagé que possible.’

Les spécialistes du sauvetage ont été empêchés de percer des trous d’aération, ce qu’ils auraient pu faire en seulement 5 minutes. Les sous-mariniers ont été condamnés à mort pour “protéger l’intégrité” du sous-marin.

Percer des trous dans la coque aurait affaibli pour toujours la structure du sous-marin. Elle aurait pu être réparée, mais les autorités craignaient que le sous-marin soit alors plus fragile face aux grenades sous-marines (le plus grand danger pour un sous-marin à l’époque). Cette décision a couté la vie aux 99 sous-mariniers.

L’empoisonnement au monoxyde carbone mène à une mort atroce. Les yeux sont exorbités, comme un poisson qui meurt hors de l’eau.

Une enquête officielle a conclu à l’époque qu’aucune responsabilité ne devait être retenue, interdisant toute compensation pour les familles.

Le sous-marin avait été lancé un an auparavant dans la précipitation, avec de nombreuses coupures budgétaires par l’Amirauté.

Les essais à la mer ont commencé un an plus tard. Le jour de l’accident, il naviguait avec son équipage normal, de 51 marins, et des superviseurs de l’Amirauté, des officiers d’entraînement et des techniciens civils.

Une fois en mer, il a plongé et immédiatement coulé par 30 m de fond. L’eau était entré par un tube lance-torpilles arrière et a immédiatement envahi la moitié du sous-marin.

Il a fallu 17 heures pour que le commandant et son équipage trouvent un moyen de relancer les pompes à air pour alléger la partie arrière.

Le sous-marin HMS Thetis partiellement remonté en surface

La poupe du sous-marin a brisé la surface, le gouvernail dépassant de 6 m en hauteur. Le sas de sauvetage se trouvant à 7 m sous la surface, 4 membres d’équipage, dont le commandant en second, le Captain Oram, ont revêtu un appareil respiratoire et, 2 par 2, sont remontés en surface. Puis, le panneau du sas de sauvetage s’est bloqué.

Les 4 échappés, remontés à bord du destroyer HMS Brazen, ont supplié pour un sauvetage rapide. Quelques 26 navires entouraient le sous-marin. Il y avait là du personnel de la Navy, des experts en sauvetage et du matériel lourd de découpage. Mais ils ont reçu l’ordre d’attendre et, finalement, les coups venant de l’intérieur de la coque ont cessé.

Source : Daily Mail (Grande-Bretagne)