Un petit frère pour le Virginia ?

  • Dernière mise à jour le 10 mars 2009.

L’US Navy continue d’entretenir un débat interne sur la question de l’efficacité exacte des sous-marins classiques en temps de guerre. Il s’agit aussi de savoir si les Etats-Unis devraient acheter eux-mêmes certains de ces sous-marins.

Cette proposition radicale est basée sur 2 facteurs convaincants. D’abord, l’US Navy pourrait ne pas recevoir assez d’argent pour entretenir une force de 40 à 50 SNA. Ensuite, la discrétion des sous-marins classiques modernes placent les sous-marins nucléaires dans un sérieux désavantage, en particulier dans les eaux côtières.

Dans une tentative de régler la question, de 2005 à 2007, les Etats-Unis ont loué un sous-marin suédoise (la Suède n’a que 5 sous-marins en activité), et son équipage, pour participer à l’entraînement des forces sous-marines américaines. Ce sous-marin suédois participait au scénario "dans le pire des cas", une approche qui est préférée pour l’entraînement. Les sous-marins suédois de la classe Gotland sont petits (1.500 t, 60 m de long) et ont un petit équipage de 25 marins. Le Gotland était basé à San Diego, ainsi qu’une quarantaine de techniciens civils pour participer à l’entretien.

Pendant de nombreuses années avant l’arrivée du Gotland, l’US Navy s’était entraînée contre les sous-marins classiques australiens, et était souvent arrivée deuxième. Le Gotland a un avantage par rapport aux sous-marins australiens, à cause de son système de propulsion AIP (qui lui permet de rester en plongée, en silence, pendant plusieurs semaines d’affilée). Par conséquent, le Gotland constitue le pire des cas auquel les navires de surface et sous-marins américains pourraient devoir faire face dans une future guerre navale. Aucun des opposants les plus probables de l’Amérique (Chine, Corée du Nord ou Iran) n’a pour l’instant de sous-marins AIP, mais ils déjà de nombreux sous-marins classiques qui, dans les mains d’équipage compétents, peuvent être relativement mortels.

Le nouveau sous-marin de DCNS, l’Andrasta
© DCNS

Une solution à ce problème serait un nouveau concept français, les sous-marins côtiers de la classe Andrasta. L’Andrasta déplace 855 tonnes, mesure 48,8 m de long, avec un équipage de 19 marins (plus 8 passagers, généralement des commandos). Le sous-marin peut rester en plongée jusqu’à 5 jours. En surface, il peut parcourir jusqu’à 5.400 km à faible vitesse (170 km par jour). Il y a suffisamment d’approvisionnement à bord pour garder le sous-marin en mer pendant 30 jours. Par conséquent, l’Andrasta peut être déployer, lentement, n’importe où dans le monde. La plupart des missions durerait généralement 2 semaines, avant que le sous-marin ne rejoigne le port, ou un ravitailleur (un navire de soutien transportant du carburant, de la nourriture, des capacités de maintenance et même un équipage de relève). L’Andrasta est équipé de 6 tubes lance-torpilles avant, qui peuvent aussi mouiller des mines ou lancer des missiles anti-navires. Il n’y a pas de rechargement, toutes les armes sont stockées dans les tubes. Il y a une chambre spéciale pour laisser des plongeurs sortir du sous-marin en plongée. Ces sous-marins coutent 200 millions $ (156 millions €), un dixième du prix d’un SNA de la classe Virginia (un sous-marin de 7.700 t, 115 m de long avec un équipage de 134 marins et plus de 30 torpilles et missiles à bord).

En se basant sur son expérience avec les sous-marins australiens et suédois, l’US Navy a développé de nouvelles tactiques et de nouveaux matériels pour la lutte anti-sous-marine. En secret, évidemment. Mais, apparemment, les sous-marins diesels, modernes et discrets, continuent de constituer une menace majeure pour les navires de surface et les sous-marins américains. Pendant ce temps, les ennemis potentiels construisent de nouveaux sous-marins diesel, moins chers et de bonne qualité. Ils entraînent les équipages à pister des navires réels (y compris des américains). Les sous-marins deviennent de plus en plus nombreux pendant que les défenses américaines sont boiteuses à cause d’un simple problème technique : trouver des sous-marins classiques discrets dans les eaux côtières.

Source : Strategy Page (Etats-Unis)