L’US Navy va se lancer à la poursuite des pirates

  • Dernière mise à jour le 20 décembre 2008.

Les marins américains vont à nouveau se mettre à la chasse aux pirates, à la suite de la résolution votée mardi par les Nations Unies autorisant des actions militaires agressives contre les bases de pirates en Somalie, selon le commandant de l’US Navy au Moyen-Orient.

La résolution donne le feu vert aux militaires pour effectuer des attaques aériennes et terrestres contre les bases de pirates. La résolution, couplée avec les projets de créer un tribunal spécial commun Europe-Etats-Unis au Kénya pour juger les pirates, constitue le cadre de la nouvelle action navale, a déclaré le commandant de mla 5è Flotte, le vice-amiral Bill Gortney.

“Nous allons rechercher agressivement ces pirates” une fois que le système judiciaire sera en place, a déclaré vendredi Gortney dans un entretien téléphonique. “Les marins doivent savoir que la communauté internationale, les gouvernements travaillent réellement dur” pour mettre en place le cadre légal.

La traduction sur le terrain — abordages hostiles, frappes aériennes sur des enclaves tenues par les pirates ou actions discrètes au cœur de la nuit — est actuellement en cours de définition au Pentagone.

“Quelles sont les règles d’engagement ? Quelles sont les limites pour les dommages collatéraux ? Quelles sont les limites d’identification positive ?” a demandé Gortney. “Il y a toute une série de points qui restent à définir.”

Cette année, il y a eu 40 détournements réussis. 14 navires et quelques 281 membres d’équipage sont toujours retenus en attente du paiement d’une rançon.

Jusqu’à présent, l’US Navy était entravée par les lois internationales et les règles d’engagement qui autorisent les marins à utiliser la force seulement s’ils prennent les pirates sur le fait ou en cas de légitime défense. Les vastes étendues océaniques du golfe d’Aden et de la Corne de l’Afrique laissent aux pirates dans de petites embarcations de vastes zones non-surveillées dans lesquelles ils peuvent lancer des attaques.

“Il n’y a aucun risque à être actuellement un pirate. Cela paie relativement bien et il n’y a quasiment aucun risque,” a déclaré vendredi Gortney. “Ce n’est pas de cette manière que la communauté internationale va nous donner le moyen, l’outil dont nous avons réellement besoin, qui est de les tenir responsables.”

Ces changements sont intervenus suite à l’approbation mardi d’une nouvelle résolution. Selon le Département d’Etat, la résolution “autorise les états coopérant avec le gouvenement fédéral transitoire somalien à étendre les opérations de lutte contre la piraterie pour comprendre d’éventuelles opérations dans le territoire et l’espace aérien somalien.”

Poursuivre les pirates

La deuxième pièce du puzzle — que faire des pirates une fois qu’ils ont été capturés — a aussi rendu difficile la chasse aux pirates par les forces américaines.

Actuellement, les bâtiments occidentaux n’ont aucun endroit où remettre les pirates pour qu’ils puissent être poursuivis. Lorsque des marins danois ont capturé des pirates, ils les ont désarmés et déposés sur une plage de Somalie. Les forces britanniques ont conclu en novembre un accord pour remettre les pirates capturés à la garde des Kényans afin de les juger.

Le nouveau cadre légal défini par les Américains et les Européens fera de la capture des pirates une action de police, forçant les marins à être aussi méticuleux que des policiers.

“Quand le système légal sera en place, nous devrons être certains de respecter les règles de traitement des preuves,” a déclaré Gortney. “Nous devrons être sûr que nos marins sont préparés à traiter les preuves pour que nous ayons une condamnation.”

Source : Navy Times (Etats-Unis)