Les 60 membres d’équipage du ´Tramontana´ ont craint pour leur vie

  • Dernière mise à jour le 16 décembre 2008.

L’expérience du timonier du sous-marin, qui était à la barre lorsque le sous-marin perdait de l’immersion, a sauvé la vie de ses compagnons qui auraient pu finir au fond de la mer.

Le Tramontana
Photographie prise lundi dans la base navale de Carthagène

Il n’a quitté la barre que lorsque le sous-marin est arrivé en surface. Et il s’est mis à pleurer, inconsolable. Il venait de sauver la vie de ses 60 compagnons d’équipage. Le sang froid et surtout, l’expérience du maître qui occupait le poste de timonier du sous-marin ’Tramontana’ ont permis d’éviter jeudi dernier que tous ne finissent au fond de la mer, lorsqu’une voie d’eau s’est déclarée dans le poste central du sous-marin alors qu’il naviguait à 15 nautiques de Carthagène et à 300 m de profondeur, l’immersion maximale à laquelle le sous-marin peut plonger.

A aussi été déterminante la réaction rapide de 3 autres marins : le responsable de la chasse aux ballasts, une manœuvre qui permet de vider les ballasts et les remplir avec de l’air sous pression ; celui qui s’occupe de larguer les plombs, qui pèsent près de 15 tonnes ; et le marin qui a mis les moteurs en avant 6, la vitesse maximale pour remonter à toute vitesse.

Aux postes de combat

Il faut aussi ajouter le commandant, qui, comme s’il soupçonnait quelque chose, veait de prendre quelques minutes auparavant de rappeler aux postes de combat, ce qui oblique tout l’équipage à rejoindre son poste et à être en alerte. "Il n’était pas nécessaire de rappeler aux postes de combat, mais s’il ne l’avait pas fait, il est probable que le barreur aurait été un marin moins expérimenté", a expliqué un proche d’un des sous-mariniers qui ont vécu cet épisode.

Entre le moment où s’est produit l’avarie et celui où le sous-marin est arrivé en surface, il ne s’est écoulé que 3 ou 4 minutes, mais pour la majorité de l’équipage à bord, cela leur est paru une éternité. "Il y avait beaucoup de bruit, beaucoup de cris et on n’entendait rien. On voyait à peine dans le poste central, parce que l’eau entrait à gros jet et provoquait un brouillard dense", ont raconté les sources citées.

Dans ces circonstances, le barreur, sur qui tombait directement le jet d’eau gelée, a bien réagi, y compris pendant le moment le plus difficile. Il était vital que le sous-marin ait une assiette [1] correcte qui lui permette de remonter. La valeur normale est de quelques 25°, mais il a seulement pu atteindre les 10°. De plus en pleine remontée, alors qu’ils étaient encore en dessous des 200 m, le sous-marin a commencé à perdre de l’assiette.

Ce fut le moment le plus dramatique. "De la fumée sortait de certains équipements et des générateurs de courant sont tombés en panne. Nous avons commencé peu à peu à perdre de l’assiette. A ce moment, nous avons craint le pire". C’est comme cela qu’un des membres d’équipage a raconté les événements à l’un de ses proches.

Finalement, ils sont arrivés en surface et ils ont pu respirer tranquillement. Ils sont revenus à leur base de Carthagène par leurs propres moyens, bien qu’avec de nombreux matériels touchés et avec l’escorte du patrouilleur ’Diana’.

Notes :

[1Inclinaison longitudinale.

Source : La Opinión de Murcia (Espagne)