La formation d’abord, les sous-marins ensuite

  • Dernière mise à jour le 14 octobre 2008.

Le ministère taïwanais de la défense nationale s’est félicité de la décision de Washington de lui vendre des armes sophistiquées, mais a regretté que des sous-marins ne fassent pas partie de cette liste. Aucune raison n’a été donné pour le refus de l’Oncle Sam, qui avait approuvé il y a près de 8 ans la vente de 8 submersibles. Si Taïwan finançait l’achat, le premier des 8 sous-marins pourrait être livré en 1 an ou 2.

Le fait de savoir si Taïwan doit avoir plus de sous-marins est discutable. Mais nous estimons que notre marine ne devrait pas essayer d’acheter plus de sous-marins — pas avant que l’on soit totalement assuré qu’elle puisse faire naviguer avec efficacité tous les bâtiments de guerre dont elle dispose déjà. C’est une exigence légitime des contribuables. Si elle ne le peut pas, les meilleurs bâtiments de guerre ne sont rien d’autre qu’une montagne d’acier en train de rouiller, un gaspillage inadmissible de l’argent difficilement gagné.

Citons 2 exemples pour montrer pourquoi la population de Taïwan peut soupçonner notre marine d’être incapable d’envoyer ses navires au combat.

Il y a seulement quelques années, un sous-marin a reçu l’ordre de lancer 2 torpilles au cours d’un exercice auquel Chen Shui-bian, le président de l’époque, assistait en temps que commandant en chef. Les 2 torpilles ont raté la cible. Chen était un commandant en chef clément : il a demandé à la marine de recommencer l’exercice. Quelques mois plus tard, 2 torpilles ont été lancées. Heureusement, l’une d’entre elles a touché la cible. Sur les 4 torpilles lancées, 3 ont manqué leur cible au cours de ces exercices.

Le 28 septembre dernier, peu de temps avant l’arrivée du typhon Jangmi, un patrouilleur lance-missile, de conception taïwanaise et construit à Kaohsiung, s’est échoué juste devant la jetée du port de pêche de Putai, près de Chiayi (sud de Taïwan). La marine a prétendu que le bâtiment avait heurté un banc de sable. Mais tout le village de Putai savait qu’il s’est jeté sur des blocs de béton protégeant la jetée. Les habitants se sont aussi demandé pourquoi le commandant a dirigé son patrouilleur loin de l’entrée du port, qui est difficile à manquer, même de nuit, parce qu’il y a 2 phares qui indiquent clairement l’entrée de l’abri calme. Le patrouilleur a dû être détruit.

La marine taïwanaise doit former tout son personnel pour utiliser efficacement ses couteux navires. Elle devrait éviter de demander plus de navires ou de meilleurs armes avant que ses officiers et ses marins aient été formés ainsi.

Source : China Post (Taïwan)