Les marins-pompiers de Marseille appellent à la plus grande vigilance sur les risques liés au monoxyde de carbone

  • Dernière mise à jour le 16 décembre 2008.

A l’approche de l’hiver, le bataillon de marins-pompiers de Marseille appelle la population à la plus grande vigilance sur les risques liés au monoxyde de carbone.

Chaque année des personnes décèdent par défaut d’information sur le sujet.

Le jeudi 9 octobre 2008 à 3h00 le bataillon de marins-pompiers de Marseille a été sollicité pour « troubles et maux de tête » des occupants d’un appartement. A leur arrivée sur les lieux, quartier Pont de Vivaux dans le 10ème arrondissement, les secours découvrent sept personnes présentant des troubles laissant suspecter une intoxication au monoxyde de carbone. La présence de charbon de bois en combustion dans des pots de fleurs dans l’appartement et les relevés effectués ont permis de confirmer cette hypothèse. Ces sept personnes ont été pris en charge par les moyens sanitaires du bataillon et transportées vers l’hôpital Sainte Marguerite.

Des informations sur le monoxyde de carbone et les mesures à prendre sont présentées dans ce dépliant.

 Qu’est ce que le monoxyde de carbone ?

Le monoxyde de carbone (CO) est une des principales causes d’intoxication accidentelle en milieu domestique. Il s’agit d’un gaz asphyxiant indétectable, invisible et inodore qui résulte d’une mauvaise combustion, quelque soit la source d’énergie utilisée (butane, charbon, essence, fuel, gaz naturel, pétrole etc.). Comme sa densité est voisine de celle de l’air, il se diffuse très vite dans l’environnement.

Il existe deux types d’intoxication :
 l’intoxication faible dite « chronique » qui se manifeste par des maux de tête, des nausées, une confusion mentale, de la fatigue. L’intoxication est lente et les symptômes de cette intoxication peuvent ne pas se manifester immédiatement.
 l’intoxication aiguë, rapide, qui entraîne des vertiges, une perte de connaissance, une impotence musculaire, des troubles du comportement, voire le coma ou le décès.

En cas d’intoxication grave, les personnes risquent par la suite d’être atteintes de migraines chroniques, de dépendances neurologiques (troubles de la coordination motrice, paralysies de toute forme) invalidante. Ces intoxications sont actuellement suspectées de perturber le développement cérébral des enfants et notamment leur fonctionnement intellectuel.

Les différents appareils à combustion représentent des sources potentielles de CO dans l’habitat :

  les chaudières (bois, charbon, gaz, fioul),
  les chauffe-eau et chauffe-bains,
  les inserts de cheminée, poêles,
  les chauffages mobiles d’appoint,
  les cuisinières (bois, charbon, gaz),
  les moteurs automobiles dans les garages.

 Que faire en cas d’accident ?

 Aérer immédiatement les locaux en ouvrant portes et fenêtres,
 Arrêter si possible vos appareils de combustion,
 Evacuer les locaux et vider les lieux de leurs occupants,
 Appeler les secours : les Pompiers (18) ou la Samu (15) ou le numéro unique d’urgence européen (112),
 Ne réintégrer les locaux qu’après le passage d’un professionnel qualifié qui recherchera la cause de l’intoxication et proposera les travaux à effectuer.

 Comment éviter une intoxication au CO ?

 Ne pas obstruer les grilles de ventilation des fenêtres. Si une pièce est insuffisamment aérée la combustion au sein des appareils sera incomplète et émettra du CO (pièces calfeutrées, sorties d’air bouchées).
 Faire entretenir la chaudière par un professionnel qualifié avant la période de froid.
 Demander une fois par an à un professionnel qualifié de venir faire une vérification complète. Il est recommandé de signer un contrat d’entretien qui garantit une visite annuelle de prévention (réglage, nettoyage et remplacement des pièces défectueuses) et un dépannage gratuit sur simple appel.
 Faire ramoner le conduit de cheminée qui doit être en bon état et raccordé à la chaudière. Le conduit de cheminée doit déboucher loin de tout obstacle qui nuirait à l’évacuation des fumées.
 N’utiliser que par intermittence les appareils mobiles de chauffage d’appoint fonctionnant au butane, au propane ou au pétrole.
 Ne jamais se chauffer avec des panneaux radiants prévus pour les locaux de grand volume très ventilés ou pour les marchés, terrasses …
 N’utiliser les petits chauffe-eau sans évacuation extérieure des fumées que de façon intermittente ou pour les marchés, terrasses …et pour une courte durée (8 minutes maximum). Ceux-ci doivent être munis de sécurités avec contrôle d’atmosphère. Ils doivent être installés dans une pièce suffisamment grande et aérée. Ils sont interdits dans une salle de bains ou une douche, une chambre à coucher ou une salle de séjour.
 Ne pas utiliser le four de la cuisinière, porte ouverte comme un moyen de chauffage.
 N’utiliser jamais en intérieur un groupe électrogène.
 Nettoyer régulièrement les brûleurs de la cuisinière à gaz (on doit voir la flamme dans chaque orifice). S’ils sont encrassés, le mélange air-gaz ne s’effectue pas dans de bonnes conditions et le brûleur peut s’éteindre, notamment quand il est au ralenti. Une flamme bien réglée ne doit pas noircir le fond des casseroles.
 Ne pas installer une hotte raccordée à l’extérieur ou à un conduit de ventilation dans une pièce où se trouve également un appareil raccordé à un conduit de fumée. Cela peut perturber gravement son fonctionnement. Préférer une hotte à recyclage d’air et consulter un installateur.
 Faire effectuer un entretien spécifique régulier si le logement est équipé d’une ventilation mécanique contrôlée (VMC). Se renseigner auprès du gestionnaire d’immeuble.
 Enfin, s’informer auprès des professionnels qualifiés, lire attentivement les notices d’utilisation et d’entretien des appareils