Les forces sous-marines américaines ont revu la formation après la collision de 2005

  • Dernière mise à jour le 17 septembre 2008.

Pour l’équipage du sous-marin San Francisco, il était heureux que leur principal infirmier n’était été blessé lorsque le sous-marin a heurté une montagne sous-marine.

Lorsque le San Francisco a heurté à grande vitesse une montagne sous-marine dans le Pacifique le 8 janvier 2005, 90% des 138 membres d’équipage ont été blessés, certains sérieusement. Un marin, Joseph Allen Ashley, est mort de ses blessures.

James Akin, l’infirmier, était l’un des rares à ne pas avoir été blessé dans la violente collision et il a pu secourir ses camarades de bord.

Selon un article paru dans le journal Military Medicine, la force sous-marine a répondu à cet événement en améliorant la formation et les connaissances de l’équipage.

Parmi les améliorations notées dans l’article paru en aout, il y a un “élément de formation dédié” au Naval Undersea Medical Institute de Groton, qui se consacre non aux soins médicaux mais aux “communications sécurisées par satellite, groupes de discutions sécurisés sur Internet et d’autres mécanismes qui ont été utilisés lors de cet incident.”

L’article souligne aussi la rédaction d’un Guide médical des forces sous-marines (Submarine Command Center Medical Guidebook), mis à jour chaque année.

Pour l’infirmier à bord d’un sous-marin, les soins médicaux apportés à l’équipage — chaque jour ou en cas d’urgence — sont très importants à cause de la nature même d’un sous-marin.

“Nous devons toujours conserver à l’esprit le pire des scénarios pouvant arriver,” explique le Master Chief Larry Howard. “Vous devez en permanence évaluer l’état de chacun.”

Le Cmdr. Mark Michaud, chirurgien des forces sous-marines, explique que la localisation d’un sous-marin et ses caractéristiques physiques rendent particulièrement difficile l’évacuation des blessés. Dans des cas extrêmes, un marin peut être hélitreuillé depuis le kiosque, mais ce n’est pas une décision facile.

“Ce n’est pas l’endroit d’où doit être évacué quelqu’un gravement blessé. C’est une décision très dure à prendre,” a-t-il indiqué.

C’est ce qui est arrivé dans le cas de l’équipage du San Francisco, qui a dû préparer et treuiller Joseph Allen Ashley vers un hélicoptère dans des “conditions météo extrêmement difficiles.”

Le rapport, rédigé par le Medical Corps Cmdr. John Jankosky, souligne que les seuls marins qui n’ont pas été blessés étaient soit aux toilettes soit dans leur couchette. Ils ont eu beaucoup de chance.

Parmi les plus gravement blessés, 23 présentaient des coupures, 2 avaient l’épaule démise, 9 avaient des contusions et 9 des fractures. Ashley a perdu conscience “suite à une blessure cérébrale massive associée à une fracture basilaire du crane.”

Le rapport remarque aussi un “nombre relativement important de problèmes psychiatriques suite à la collision” mais peut-être dû aux “critères psychiatriques stricts en vigueur pour les sous-mariniers.”

Le rapport compare les suites psychiatriques à bord du San Francisco avec celles survenues à bord du croiseur lance-missiles Belknap après la catastrophe de 1975 : il y avait eu 7 morts et 50 blessés.

Alors que les circonstances étaient différentes — le Belknap est entré en collision avec le porte-avions John F. Kennedy et sa superstructure a brûlé — le rapport conclue que “les diagnostiques psychiatriques vont continuer à être commun suite à des événements provoquant de grands nombres de blessés ou de morts en mer.”

Dans les 3 mois qui ont suivi l’accident, 85% de l’équipage du San Francisco était “en bonne santé et ne présentait aucun problème résiduel significatif.”

Outre le fait qu’Akin n’ait pas été blessé dans la collision, le rapport souligne qu’il était tout à fait fortuit que 2 membres d’équipage aient eu une formation médicale personnelle suffisante pour soigner leurs camarades de bord.

Source : Navy Times (Etats-Unis)